
Tête de rame : portrait n°9
A la rencontre d’inconnus, croisés dans les transports en commun, et croqués dans leur quotidien de voyageurs du matin et du soir, avec une petite touche d’imagination en plus. Petites capsules temporelles, reflets de notre temps.
Comme si j’avais devant les yeux une photo en noir et blanc de Doisneau. Elle, bottes cloutées hautes avec anneaux, jean, anorak avec capuche, sac à main grand format. Du noir des pieds à la tête. Lui, le même jean, le même anorak, la copie en masculin. Sac à dos Eastpack noir, cultivant le sens du détail avec sa montre… noire. L’un et l’autre mâchent consciencieusement un chewing-gum. Elle lui tient le bras, de peur qu’il ne s’envole, et pose sa tête sur son épaule. Lui, imperturbable, sans tendresse apparente. Très mâle. Mais tout n’est pas noir dans ce couple en fusion. Touche féminine oblige, elle a pris soin de mettre du bleu sur ses paupières, de passer du rose sur ses ongles et de garder le blond de ses cheveux. Et cette montre dorée qui lui donne une touche de lumière. Elle descend à Trappes, lui à Saint-Quentin-en-Yvelines.